Outil de la filière
©Outil de la filière|Privals
De fil d'or et d'argent

en filière en diamant

Le statut particulier de la Souveraineté de Dombes, dont Trévoux était la capitale, a permis l’instauration d’une fiscalité avantageuse, faisant de la cité le Monaco de la région lyonnaise au 17ème et 18ème siècle. Ces conditions favorables ont attiré ici des tireurs d’or et d’argent et des orfèvres lyonnais. Plus tard, au 19ème siècle, le tirage des métaux s’est recentré, non plus autour de la fabrication du fil, mais de l’outil qui permet de l’étirer : la filière en diamant.

Le tirage d'or et d'argent

Situés en dehors du Royaume de France, les Princes Souverains de Dombes avaient eu soin de favoriser l’essor de l’économie locale par un certain nombre d’avantages par rapport aux territoires voisins. Par exemple, le travail des métaux précieux y était beaucoup moins taxé qu’en France, et l’on pouvait y détenir une argue à titre privé. Cette machine servait à étirer les bâtons d’or et d’argent avant de pouvoir en faire du fil pour alimenter les broderies et passementeries. En France, il existait un monopole d’état sur les argues royales, uniquement implantées à Paris et à Lyon, auprès desquelles il fallait acquitter des taxes pour pouvoir étirer le métal précieux. Les tireurs d’or et d’argent se sont donc établis et ont pu prospérer à Trévoux jusqu’au 19ème siècle. En effet, même après le rattachement de la Dombes à la France en 1762, cette industrie a perduré car le roi a institué à Trévoux une argue royale afin d’y préserver cette activité.

La filière en diamant

Au cours du 19ème siècle, l’industrie du tirage de métal s’est réformée et on a développé, à Trévoux, la fabrication des filières. Il s’agit d’un outil, percé, à travers lequel on fait passer le métal pour l’étirer. Plus exactement, on fait passer un fil trop gros dans un trou trop petit pour le contraindre à réduire son diamètre. Compte-tenu du frottement important, la filière s’use et doit être régulièrement remplacée. C’est la raison pour laquelle on met au point des filières en diamant, aux alentours de 1850. On serti dans la filière un diamant percé, à travers lequel le fil passe. Le diamant étant très dur, il s’use beaucoup moins vite et la filière dure plus longtemps. Ce gain de productivité est particulièrement bienvenu dans le contexte de l’avènement de l’électricité qui nécessite l’étirage de grande quantité de tungstène et de molybdène pour les filaments d’ampoule ou de cuivre pour conduire le courant.

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